Comment passer des vacances en fourgon sans abandonner tes gosses au bord de la route

Publié le 13 Juillet 2015

Comment passer des vacances en fourgon sans abandonner tes gosses au bord de la route

Avertissement : cet article est à haute teneur scatologique, et il est déconseillé de le lire juste après avoir mangé.

Ah, partir à l'aventure en petit fourgon, comme c'est mignon, comme c'est cool ! Rouler les cheveux aux vent et se garer face à la mer, dormir tous ensemble dans notre petit cocon et se réveiller au son des vagues en se faisant de tendres câlins ...

Ou plutôt, rouler dans un bruit d'enfer de vaisselle qui brinqueballe, se garer dans le seul parking miteux autorisé aux camping-cars, se réveiller 12 fois par nuit (le parking étant situé soit au pied de l'église qui sonne tous les 1/4 d'heure, ou sur le lieu de rendez-vous de tous les amateurs de tuning du département).

Et oui, les vacances en fourgon, ça peut vite virer à l'enfer; et au bout de dix ans de pratique, je vais me la jouer experte et donneuse de leçons. Alors si tu veux passer des vacances à peu près peace and love dans ton combi Volkswagen, ces quelques conseils peuvent t'intéresser.

- Les vacances en fourgon, ça pue. Tu auras beau stocker les chaussures de rando moisies à l'extérieur, l'exiguïté des lieux fait que tu partages ton haleine de chacal avec toute ta famille dès le réveil, et je ne parle pas des flatulences (merci la boîte de cassoulet tellement pratique à réchauffer !), et encore moins des WC chimiques, enfin si je vais en parler dans mon deuxième point. En fourgon on vit les uns sur les autres, et on partage nos odeurs corporelles. En fourgon, l'espace "salle à manger" devient l'espace "lit", et donc on dort à 15 centimètres de la poubelle. D'où l'intérêt de penser à la vider tous les soirs, sous peine de se réveiller le nez dans les restes de sardine à l'huile.

- Les toilettes donc. Pour celles et ceux qui ne connaissent pas le principe des WC chimiques, voilà le topo : un trône en plastique, pas d'eau au fond, juste une trappe. Tu fais tes besoins, tu ouvres la trappe grâce à un gros bouton, et plouf, ça tombe dans un bain de produit chimique parfumé "fraîcheur océane", et ça dissout ton caca. Sauf qu'au bout d'un moment, il faut vider le produit chimique qui ne sent plus du tout la fraîcheur océane, et là je peux te dire que les restes de sardines à l'huile du matin, c'est peanuts à côté de dix litres de caca dissous à vider (dans un réceptacle spécial, s'agirait pas de polluer les bas côtés des routes). J'ai la chance d'avoir un Homme valeureux qui s'est toujours coltiné la corvée du vidage de chiottes. (Corvée qui bizarrement fascine les mômes : ils adorent regarder le liquide marronnasse qui sort du réservoir, et le clou du spectacle, c'est de repérer les crottes non dissoutes - y'en a toujours - et de deviner à qui elles peuvent être.)

A ce stade de mon article, je me rends compte que je viens de dégoûter à jamais tout mon lectorat. Ce blog aura une très courte vie, du coup.

Mais comme j'ai le souci de faire un véritable article de fond, je voulais arriver au point suivant, les WC chimiques sont une abomination, donc mon conseil est d'apprendre très vite à vos mômes à faire leurs offrandes à l'extérieur. En pleine nature, ou dans les WC des musées ou châteaux que vous visitez, ça devient très vite un réflexe et on a toujours cette petite satisfaction de se dire "c'est toujours ça que le WC chimique ne prendra pas." Sans compter que, dans un fourgon de 4 m2, même s'il y a une cloison et une porte pour t'isoler, tu as quand même l'impression de faire tes besoins juste sous le nez des autres. Et donc il faut t'adonner à un petit rituel anti-bruit/anti-odeur : tapisser le fond du chiotte du papier toilette, y verser un petit fond d'eau avant de t'installer. Il faut apprendre ce rituel aux mômes, et ce n'est pas aussi simple que ça en a l'air : il ne faut pas consommer trop de PQ, sinon tu satures le réservoir à caca. Mais si tu n'en mets pas assez, bonjour les traces de frein à nettoyer. Bref, c'est plus simple d'aller chier ailleurs.

Bon là ça y est, j'ai perdu tout le monde et je vais écrire dans le vide.

Mon autre point était de chercher par tous les moyens à préserver son sommeil. Je ne sais pas vous, mais moi, si je manque de sommeil pendant plusieurs jours, je deviens irritable. Et il n'est pas bon d'être irritable quand on est à quatre dans quatre mètres carrés.

Si j'ai soif, ou besoin de me moucher en pleine nuit, j'ai intérêt d'avoir ce qu'il faut à portée de main, sinon, je suis obligée de chevaucher l'Homme (hinhin) pour descendre de la couchette, d'enjamber le petit qui dort à nos pieds, et de farfouiller dans le placard situé au dessus de la tête du grand môme. En gros je fais chier tout le monde, et en plus j'ai des mômes au sommeil léger et qui peinent à se rendormir, autrement dit, si je les réveille à 6 heures du mat', il y a de fortes chances que ma nuit soit terminée. De toutes façons, quand un membre de la famille est réveillé, ça signe la fin de la nuit pour tout le monde.

Du coup, en fourgon, on ne couche pas les mômes plus tôt pour avoir nos soirées tranquilles, on vit tous au même rythme. L'avantage c'est qu'on a des réveils pas trop matinaux, l'inconvénient, c'est qu'il y a tout le temps des oreilles de mômes qui traînent et toute conversation entre adultes est parasitée.

Dernier point, enfin ! On ne charge pas trop les placards. Lors de nos premiers périples, je prenais toute la garde-robe des mômes et la moitié des jouets. On avait des placards tellement remplis qu'à chaque ouverture on se prenait la moitié de leur contenu sur la gueule.

Désormais, j'adopte la tactique suivante : on ne part pas dans des contrées ultra lointaines et isolées, donc au pire, je peux acheter ce qui manque sur place. En ce qui concerne les jeux/jouets, comme on passe la plupart du temps à l'extérieur, quelques jeux de cartes suffisent, et, attention, un gros gros changement s'est opéré dans mon esprit : une tablette, c'est quand même pas mal. Moi qui ne jurais que par la coupure totale des écrans pendant 15 jours, j'avoue qu'en cas de : besoin impérieux de sieste ou besoin impérieux de calme, putain que ça fait du bien de coller les mômes devant la tablette !

Bon, il est temps de vous laisser vaquer à vos occupations chers lecteurs, et ne pensez pas que tous les articles du blogs vont être aussi longs que celui-ci, j'ai un fourgon à préparer, moi ! (si début Août vous croisez une famille au bord de la crise de nerfs à bord d'un Mercedes Sprinter gris, il se peut que ça soit nous, alors soyez sympas, proposez-nous d'utiliser vos chiottes, vous ferez des heureux !) (règle de base bloguesque : toujours finir ses articles par une chute scato !)

Rédigé par Anna Raleuse

Publié dans #La râleuse donne des leçons

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B
Vokswagen :das gaz auto !
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V
excellent!
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T
J'adore et je viens de me prendre un fou rire au bloc là!
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H
je râle! car même en faisant lire cet article à zhom qui veut un van, ça ne la décourage pas.
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K
Hoooo comme je retrouve nos vacances en camping-car dans cet article !!! Et encore tu ne parles pas de la gestion des flatulences nocturnes de certains, ni de faire sa toilette qui releve souvent de l'exploit tant la promiscuité de l'endroit ne se prête à aucune intimité ;-) Mais on y retourne tant les yeux émerveillés de tous devant certains paysages valent toutes les concessions du monde !!
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