Mes plaisirs inavouables

Publié le 16 Juillet 2015

Derrière la râleuse se cache une âme sensible et délicate qui apprécie les menus plaisirs que la vie peut lui offrir. Oui oui oui.

Aujourd'hui je vais te révéler mes petits plaisirs inavouables, parce qu'honnêtement, vous n'êtes pas venus ici pour lire "j'adore boire un mojito en terrasse, au coucher du soleil", ou "j'adore mon nouveau vernis squashed tangerine de chez Urban Decay, il est parfaitement assorti à mon tote bag Vanessa Bruno."

Moi j'ai des plaisirs beaucoup plus rock n'roll que toutes ces grognasses de la blogosphère qui prennent des photos de leur cocktails et de leur manucure. Moi je suis une déglingo.

Moi, mon kiff', c'est de regarder le journal de 13h de Jean-Pierre Pernaut.

Eh ouais. Alors attention, que celui de Pernaut, je suis très exigeante, si c'est son remplaçant, l'autre mollasson de Jacques Legros, j'éteins la télé direct et je pleure de frustration. En regardant les infos de Pernaut j'ai l'impression d'être dans un monde parallèle, comme les mondes imaginaires que je m'inventais quand j'étais gosse. On joue au JT de Pernaut ? Ah ouais ! On disait que l'info la plus importante c'est la météo, et puis après on fait le tour des marchés avec des micro-trottoirs de vieux. En hiver ils disent qu'il fait froid et en été qu'il fait chaud. Et puis après on parle de "nos régions" comme dit Jean-Pierre : la cueillette des groseilles dans la Meuse, la pêche à la coquille Saint-Jacques à Saint-Brieuc, les palombières dans les Landes ...

Je sais que ce n'est pas de l'info, que c'est du très mauvais magazine, que c'est de la grosse daube à beauf. Mais je ne peux pas m'empêcher de regarder si j'en ai l'occasion.

J'ai la même fascination pour les magazines trash anglais. Des trucs que je n'oserais jamais acheter dans un kiosque français. Ce sont des magazines qui paient leurs lectrices pour qu'elles racontent leurs histoires sordides, avec photos dégueues à l'appui. Ca va de la mésaventure médicale au meurtre d'un proche en passant par l'adultère, le changement de sexe ... les titres sont ultra-racoleurs, les articles sont tous construits sur le même mode. Et pourtant, je me régale à lire cette daube en sirotant un café.

Troisième plaisir : le Nutella. C'est comme Pernaut, c'est le vrai qu'il me faut. C'est comme le JT de Pernaut, je sais que c'est de la merde, mais j'adore ça. Et pas qu'un peu. Si j'ai faim en rentrant du boulot ou si je n'ai rien de sucré à me mettre sous la dent le soir après le repas, je prends une petite cuillère et j'attaque le pot. Et bien remplie la petite cuillère. Et puis pas qu'une petite cuillère, mais plutôt deux ou trois. Je n'essaie même plus de me cacher des mômes et ils ne sont même pas choqués. Par contre quand je vois qu'au bout d'une semaine le maxi-pot d'un kilo est sérieusement entamé (quasi-vide, quoi), j'ai honte. Quand Ségolène a déclaré dans une interview télévisée qu'elle comptait interdire le Nutella, j'ai fait des bonds. De quel droit allait-elle me supprimer ma came ? J'échafaudais des plans de stockage (dissimulés les stocks, pas question que les mômes engloutissent ma drogue sur leurs tartines), j'imaginais une filière d'approvisionnement via l'étranger (en utilisant le même fournisseur que j'exploite pour mes revues trash), bref, j'étais au bord du malaise, en fin d'année scolaire en plus, la période où ma consommation atteint des sommets !

Heureusement que Ségolène est revenue sur ses propos, sinon je contactais l'équipe de Pernaut pour un reportage bien cinglant, parce-que Jean-Pierre, croyez-moi, il n'a pas peur des vérités qui dérangent.

Bon, je vous laisse, j'ai un article hyper intéressant sur une femme qui a perdu 150 kilos avant de changer de sexe et d'épouser son ex-belle-fille à lire.

Rédigé par Anna Raleuse

Publié dans #Je ne suis pas qu'une râleuse

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